Quatre-vingt-dix ans après sa construction, ce temple du tennis mondial est sur le point d’achever sa métamorphose. Alors que les courts aux noms célèbres dévoilent leur nouvelle livrée, les espaces verts en création, qui ponctuent généreusement l’enceinte sportive, font l’objet d’une attention toute particulière. Car oui, Roland Garros est aussi un parc ! L’entreprise N2B Arrosage, en charge des travaux d’irrigation, a installé pas moins d’une centaine d’asperseurs et près de 15 km de goutte-à-goutte.
Zoom sur la Réalisation
Roland Garos lui-même aurait-il apprécié le nouveau visage du complexe sportif qui porte son nom ? Assurément, tant le spectacle architectural et paysager est au rendez-vous. Et en interrogeant les visiteurs, panama vissé sur la tête pour la plupart d’entre eux, l’enthousiasme est tout aussi prononcé. Ils apprécient particulièrement le toit rétractable du court Philippe Chatrier, qui déploie ses ailes en quinze minutes en cas d’intempéries, et les nouvelles tribunes, d’où il est plus confortable, pour les spectateurs toujours plus nombreux, d’admirer le va-et-vient incessant de la balle jaune, chahuté par quelques encouragements. Un chantier qui a mobilisé près de 900 ouvriers jour et nuit. Rien que ça. Mais l’antre de Rafael Nadal, de Roger Federer, de Novak Djokovic, ou bien encore de Serena Williams ne se résume pas à une succession de courts prestigieux. En effet, hormis les serres contemporaines d’Auteuil, qui ceinturent le court Simone Mathieu et qui accueillent une palette végétale très riche (1 000 plantes appartenant à plus de 500 espèces et variétés différentes), de multiples espaces verts sont sortis de terre et sillonnent harmonieusement les allées et les courts. Ils font écho aux arbres existants, vénérables et majestueux, et aux parterres fleuris, qui magnifient Roland Garros en plein été et le paysage lors des retransmissions audiovisuelles. De grosses campagnes de plantations sont d’ailleurs organisées chaque année.
Roland Garros, un poumon vert de 11 ha… A n’en pas douter au regard des travaux réalisés. Cependant, pas de vie, donc de végétaux, sans eau. On n’y échappe pas. C’est pourquoi, la maîtrise d’ouvrage de ce projet de réaménagement a fait appel à une entreprise de renom pour irriguer les espaces verts, aussi nombreux que divers dans leur configuration géométrique.
A noter que ces platebandes engazonnées et autres massifs aux formes improbables ont non seulement un intérêt esthétique pour le site, les visiteurs ne diront pas le contraire, mais ils participent, dans une moindre mesure, à rafraîchir les températures locales. Les fans de tennis, qui se concentrent massivement dans les allées et les courts aux beaux jours, notamment en période de canicule, apprécieront certainement ce service rendu par une végétation bien portante. Inutile d’ailleurs de rappeler les records de chaleur des rencontres passées. En 2019, le mercure a pointé jusqu’à 40°C à l’ombre. Un peu de fraîcheur lors des prochaines rencontres ne fera donc pas de mal. Merci le végétal (et l’arrosage !).
Tout se calcule en kilomètres de et en centaines de !
Après un appel d’offres, l’entreprise francilienne N2B Arrosage est retenue. Un marché estimé à près de 200 000 euros. Commencent alors des travaux d’envergure, voir titanesques diront certains, pour les spécialistes de l’irrigation, surtout dans un cadre aussi prestigieux que celui de Roland Garros. Au total, pas moins de 4 km de canalisations en polyéthylène ont été déployées selon les plans métrés de l’entreprise, alimentant plus d’une centaine d’asperseurs et près de 15 km de lignes de goutte-à-goutte depuis les eaux brutes de la Seine. En parallèle, 35 électrovannes ont été disposées (soit 35 réseaux).
Pour piloter l’ensemble de cette mécanique souterraine bien rôdée, un système de gestion centralisée, du fabricant Rain Bird, a été installé dans les règles par les professionnels. Tout est ajusté à la goutte d’eau près : pas une de plus ni de moins ! Plus qu’un principe agronomique, la signature de l’entreprise, qui veille toujours au bien-être du végétal et à celui des écosystèmes. D’ailleurs, une station météo calcule l’évapotranspiration en temps réel afin d’adapter les temps d’arrosage et ainsi limiter les consommations d’eau au strict nécessaire.
Résultat, le gazon reste beau et bien vert en saison, ce qu’apprécient particulièrement les visiteurs dans ce complexe où les bâtiments architecturaux et la terre battue dominent.
Fraîchement rénové, Roland Garros s’apprête aujourd’hui à accueillir près de 40 000 visiteurs par jour. Autant d’amateurs de la balle jaune et, espérons-le de beaux espaces verts. Sans doute que les joueurs apprécieront aussi ce ‘ré-vert’ qui s’annonce gagnant.